#4 Villa O’Higgins


Après le vent vient le beau temps, comme dirait le célèbre proverbe.
Quelques jours pour écarter les derniers nuages et nous voilà repartis en direction de Villa O’ Higgins, au Chili. Une étape courte évoquée par maints cyclistes rencontrés sur le chemin, qui alterne ripio, bateaux et trek. La première difficulté est d’obtenir des informations fiables sur les jours de traversées de lacs, ce qui représente déjà une épreuve pour ne pas rester coincés une semaine au bord du rivage…

Avant de quitter El Chaltén, une dernière rando-lever de soleil sur le Fitz Roy et le Cerro Torre pour commencer la journée du jeudi, et nous avalons les 36 kilomètres qui nous séparent du Lago del Desierto pour prendre une première embarcation. Là, nous rencontrons Snezana, une aventurière et bloggeuse Serbe partie seule joindre Ushuaia à l’Alaska à vélo : notre première rencontre d’une cycliste allant dans la même direction que nous, du Sud vers le Nord !

Paisible fut cette soirée au bord du lac, dans un campement improvisé réunissant randonneurs et cyclistes venus traverser la frontière into the wild. Dans un décor hyperbolique, le Fitz Roy exhibait en toile de fond un dernier reflet, avant d’être chassé par des étoiles rivalisant d’éclat.

Les 20km qui nous séparent du Lago O’ Higgins commencent par une montée de 200m sèche, abrupte, semée de roches et de racines : poussage, tirage, nous rivalisons d’innovation pour franchir les différents obstacles ! Un premier pont puis un deuxième, passés par Tim l’équilibriste qui fait corps avec son vélo, Magali préférant la voie de l’eau. Nous franchissons les autres ponts par la rivière, embourbant à l’occasion les vélos, mais sans dommage pour nos affaires grâce à nos super sacoches étanches ! Suit ensuite une partie plus roulante durant laquelle nous retrouvons les joies du VTT et du cross-country en Vallée de Chevreuse : 6km en 2h10 et nous voici enfin à la frontière !

Bonne surprise : les 15 kilomètres qui nous séparaient du lac sont en fait du ripio, une piste caillouteuse avec une magnifique descente vers le lac encerclé de glaciers : un véritable régal ! Nous finissons cette traversée heureux, contents d’avoir descendu plutôt que monté la longue portion de ripio pentu.  Ce trek, nous n’en avons finalement fait qu’une bouchée, comme d’un alfajor ou de nos fruits dévorés avant de passer le poste de frontière des « carabineros » !

Nous passons la deuxième soirée au bord du lac O’Higgins à nettoyer nos vélos et rafistoler nos câbles de freins aussi détendus que nous, avant de rejoindre nos nouveaux amis chiliens autour d’un jeu de cartes appelé « Cara de Caca » (traduction free). Reste une belle traversée sous un soleil ardent qui n’entame pas les quelques icebergs présents sur le lac. Nous voici enfin à Villa O’Higgins, une petite bourgade déserte où nous trouvons de quoi nous sustenter. Prochaine étape, on attaque enfin la fameuse Carretera Austral !

NdlR : Nous achevons cette étape plus légers qu’auparavant : en effet, le téléphone de Magali a préféré rester de l’autre côté de la frontière, à El Chaltén … La béquille de Tim, elle, n’a pas réussi à s’échapper et nous suit toujours en pièces détachées.

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